Christian Leray est membre du comité de coordination de Réinfo Québec avec qui il publie régulièrement des articles ainsi que des messages sur les réseaux sociaux consacrés à la crise sanitaire et aux autres grands enjeux sociétaux.
Si un évènement devait caractériser l’année 2023 quel serait-il ?
L'année 2023 s’inscrit malheureusement dans la tendance que l’on constate depuis au moins la « crise sanitaire » et a été marquée par une série d'événements assez tumultueux et de décisions, pour ainsi dire, catastrophiques.
Toutefois, un événement récent me semble déterminant : l'annonce que l'armée américaine envisage, et très probablement autorisera, l'utilisation autonome de drones dotés d'intelligence artificielle pour l'engagement létal. Jusqu'à récemment, une intervention humaine était impérative pour la prise de décision finale. Le basculement vers une autonomie complète des systèmes représente une véritable révolution sociétale.
Nous sommes à l'aube d'une ère où le contrôle humain cède sa place à la suprématie des ordinateurs et de l'intelligence artificielle. C'est un moment charnière, historique même. Je pourrais paraître un peu alarmiste, mais considérez que c'est juste le commencement. Les drones sont désormais capables de tuer de manière autonome, et ceci pourrait ouvrir la voie à des scénarios dignes des films de science-fiction.
Cela évoque immédiatement des images de "Terminator", où les machines prennent conscience de leur capacité à surpasser et à combattre l'humanité, aboutissant à un système qui échappe à tout contrôle. C'est une illustration parfaite de l'accélération de la folie qui avait commencé avant la crise sanitaire mais qui s’accélère depuis.
Quels ont été les développements majeurs concernant la crise sanitaire ?
C’est difficilement imaginable, mais on a constaté cette année un nouvel accroissement de l’écart entre le discours officiel et la réalité des faits. D'un côté, le discours médiatique suggère une normalisation, avec peu de remises en question notables, du moins au Québec. Mais en creusant un peu, on découvre une autre facette bien plus alarmante, qui ne transparaît pas dans les médias traditionnels.
Ce qui est frappant, c'est l’accélération de scandales liés aux injections, comme la contamination à l'ADN plasmide et la production de protéines « absurdes ». Le tout alors que les révélations sur l'essai initial de Pfizer indiquent une manipulation évidente des données. Il est désormais clair que les vaccins ne préviennent ni la contamination ni la transmission du virus et les statistiques montrent une mortalité accrue chez les vaccinés, tant par la Covid que par d'autres causes.
Dans ce contexte, l'inaction des médias est inquiétante. Mais celles des tribunaux l’est tout autant. Aux États-Unis, quelques actions en justice émergent contre Pfizer, mais globalement, il y a peu d'espoir de voir la situation évoluer favorablement. De plus, les scandales continuent de s'accumuler, comme celui récemment révélé par Reuters concernant les manquements aux normes de production chez Moderna.
Malgré la gravité de ces informations, les médias n’en disent rien, les recommandations officielles persistent, et dans certains pays, les injections sont même devenues obligatoires pour les enfants dès six mois. Au Québec, elles sont fortement conseillées aux femmes enceintes, qui, sous l'influence de conseils erronés, se voient contraintes d'accepter le vaccin.
Ces observations m'amènent à utiliser un terme que j'ai longtemps hésité à employer : génocide. C'est un mot lourd de sens, mais face à l'évidence des méfaits des injections, il faut se demander s'il n'y a pas une intention délibérée de nuire.
Les mesures brimant la liberté d’expression ont-elles été allégées en 2023 ?
Concernant les restrictions sur la liberté d'expression, rien n'a changé au Québec en 2023. Les médias restent sur leurs positions habituelles, et la communication est ardue. Nous sommes revenus à des méthodes quasi-archaïques, comme l'envoi de lettres pour joindre les députés ou le public. Pour atteindre le grand public, nous en sommes réduits à créer des points de rencontre locaux et à distribuer des pamphlets, ce qui est, pour l'instant, encore autorisé.
En abordant la scène internationale, et plus particulièrement les États-Unis, on observe une dynamique différente. La liberté d'expression y semble plus grande et les autorités agissent davantage, comme en témoigne l’audience prévue en début d’année d’Anthony Fauci, l’ancien directeur de l'Institut national des allergies et maladies infectieuses (NIAID) devant le Congrès.
Malgré l'influence persistante de certains acteurs comme NewsGuard (une officine de « vérification des faits » créée par d’anciens journalistes et financée par Publicis… dont l’un des grands clients est Pfizer), la censure sur les réseaux sociaux semble s'être assouplie, permettant un dialogue plus ouvert sur des sujets tels que les vaccins.
Néanmoins, cette ouverture n'est que temporaire et il ne faut pas trop compter sur ces plateformes. Il est essentiel de revenir aux interactions directes, sur le terrain. Personnellement, je trouve une certaine satisfaction à distribuer des pamphlets, à engager le dialogue dans la rue ou le métro. Cela nous permet de renouer avec le contact humain, et c'est là un aspect positif qu'engendre cette censure : la redécouverte du contact direct.
Concernant le domaine de la santé en général, quelles ont été les grandes orientations de l’année ?
Le sujet prédominant est sans aucun doute le traité sur les pandémies de l’OMS. Nous sommes à quelques mois de décisions cruciales et malheureusement cela ne suscite quasiment aucun intérêt. Heureusement, il y a quelques personnes qui s'activent, qui écrivent aux députés et qui prévoient de mobiliser le public au début de 2024. Il est essentiel de provoquer une vague d'engagement citoyen, de rencontres avec les députés et de distribution de documents informatifs pour espérer éveiller une prise de conscience collective avant la réunion de mai. On ne peut présumer des résultats mais il est impératif d'agir sans tarder.
L'attention est particulièrement tournée vers la Suisse car c'est à Genève que tout va se jouer. Il y a des signes de mobilisation, notamment grâce à l'activisme de Chloé Flammery. L'objectif est de s'organiser pour marquer notre présence à Genève, même si nos actions peuvent sembler tardives.
On place également nos espoirs dans les pays en développement qui semblent hésiter davantage, même si leurs dirigeants sont susceptibles de céder à des promesses financières ou à des pressions. Un point inquiétant est qu'une clause du traité permettrait son application dans les pays signataires, même s'ils ne constituent pas la majorité.
De plus, le passeport vaccinal mondial est une préoccupation majeure. Ce qui était censé être temporaire risque de devenir permanent, ouvrant la voie à une identité numérique universelle. Ce passeport pourrait évoluer pour intégrer non seulement les informations vaccinales, mais aussi les données financières, d'identité, voire les infractions. À terme, cela pourrait restreindre l'accès aux services publics, aux restaurants, aux magasins, simplement par reconnaissance faciale. Le système vous reconnaitra à l’entrée et si un document n'est pas en règle, l'accès pourrait être refusé.
Les citoyens ne saisissent pas toujours la portée de ces changements mais il n'est pas trop tard pour agir. À Paris, les préparatifs des Jeux Olympiques s'accompagnent d'une augmentation des dispositifs de surveillance numérique et d'un retour potentiel des QR codes pour accéder aux lieux publics. J'espère que cela servira de catalyseur pour une prise de conscience et un réveil citoyen.
La question de l’intelligence artificielle semble avoir captivé les esprits. En matière de technologies, quelle est votre lecture de l’actualité de l’année ?
Les développements technologiques, notamment les passeports sanitaires, la reconnaissance faciale, la biométrie, et l’implantation massive des codes QR comme à Paris pour les JO de 2024, suggèrent l’émergence rapide d’une infrastructure de surveillance. Cette architecture de contrôle évoque l'image d'une prison invisible dont les murs s'érigent silencieusement.
Comme je l'ai mentionné précédemment, l'intelligence artificielle, l'identité numérique et les caméras biométriques se combinent pour former un réseau de surveillance. Les satellites de Musk, par exemple, nous observent d’en haut, et même les capteurs situés sur les nouveaux lampadaires LED jouent un rôle. Ces capteurs, bien qu’initialement conçus pour économiser de l'énergie en ajustant l'intensité lumineuse, sont connectés à un système centralisé via la 5G et gérés par une intelligence artificielle. En temps réel, ce système recueille des données sur tous les mouvements urbains.
C'est à la fois fascinant et terrifiant. Lorsque vous entrelacez toutes ces technologies, vous obtenez une capacité de surveillance continue de la vie privée et des mouvements des individus. Cela ouvre la porte à la fois à une surveillance omniprésente et à la possibilité de sanctions, limitant potentiellement les déplacements.
Le public, cependant, est sceptique quant à la faisabilité de telles mesures, croyant en un principe de réalité qui les rendrait inopérantes, à l'image des "Villes 15 minutes". Pourtant, ces systèmes sont déjà en place dans certaines régions du monde, comme en Chine, qui est un modèle de réussite pour ce qu’on appelle le "capitalisme de surveillance". Il semble y avoir une adhésion, voire une fascination, pour ce modèle parmi nos élites, malgré les implications troublantes pour la démocratie.
Comment décririez-vous la tendance générale de l’année en matière de libertés et droits fondamentaux au Québec et de manière générale en Occident ?
La tendance était définitivement à la baisse, ou plutôt, à l'escalade des mesures restrictives. On ne peut nier l'abondance des lois liberticides votées récemment. Prenez par exemple le projet de loi contre les dérives sectaires en France, qui visait à pénaliser avec des sanctions sévères la promotion de traitements non approuvés par la santé publique, ou inversement la critique de médicaments approuvés. Bien que certains éléments de cette loi aient été retirés, cela reste symptomatique de la tactique habituelle : avancer de deux pas puis en reculer d'un, pour au final continuer de progresser vers un contrôle accru.
Comme pour les JO, les technologies de surveillance, telles que les caméras et les QR codes, sont susceptibles de perdurer au-delà de l'événement. La question du passeport vaccinal mondial reste brûlante, reflétant une tendance globale peu encourageante.
Les États-Unis semblent être notre meilleure chance, car la notion de liberté y est encore vivace, avec une population prête à se battre pour la préserver. En Europe et au Québec, par contre, il y a une sorte de résignation, une croyance que le gouvernement agit pour notre bien.
Percevez-vous des tendances positives à l’horizon 2024 et au-delà ?
Je suis plutôt sceptique. Si parler de tendances positives signifie identifier des changements concrets, alors non, je ne suis pas optimiste. Les initiatives comme le traité sur les pandémies et l'identité numérique progressent rapidement, et les monnaies numériques, qui sont un outil de contrôle total, sont sur le point d'émerger. Les perspectives semblent sombres, mais je reste confiant. Il y a une opportunité si nous nous engageons davantage sur le terrain, si nous rencontrons les gens, formons des groupes et dialoguons. Je crois fermement que nous pouvons éveiller les consciences.
Le véritable enjeu reste la démocratie, ou plutôt l'illusion de celle-ci. Beaucoup croient que nous vivons en démocratie, mais même ceux qui doutent pensent que les élections peuvent changer les choses.
Les déceptions politiques sont fréquentes, comme nous l'avons vu avec le Parti conservateur du Québec, puis du Canada. Cela est dû au fait que les politiciens dépendent des contributions privées, ce qui les rend redevables de la frange la plus aisée de la population. Tandis que quelques milliardaires contrôlent la plupart des médias et ont donc une influence déterminante sur l’opinion publique. Malheureusement, la majorité, bien qu’elle soit pourtant consciente de cela, n'arrive pas à intégrer que c’est à eux que les politiciens rendent des comptes, pas à nous.
Il en résulte que de plus en plus de gens se détournent des partis politiques traditionnels, envisageant même de créer le leur, mais cela reste une illusion. Les nouveaux partis sont souvent ignorés et inconnus, ne pouvant émerger dans un système verrouillé. Pour sa part, l'élite trouve le système actuel, qu’elle nomme « démocratie », parfait car il lui donne le pouvoir, légitime son autorité (grâce à l’élection) et lui permet de rester caché. Ainsi, la population ne voit pas la réalité du système qui est en fait oligarchique (le pouvoir détenu par quelques oligarques, des milliardaires).
Les révolutions violentes ne sont pas la solution car elles remplacent un pouvoir autoritaire par un autre. La démocratie nécessite un véritable contrôle citoyen, comme celui pratiqué dans la Grèce antique. Aujourd'hui, nous devons penser à des moyens modernes pour réintroduire cette forme de démocratie participative, comme des groupes de citoyens tirés au sort pour surveiller les activités gouvernementales. Jacques Testart a proposé l'idée des conventions citoyennes, qui, bien conçues, pourraient aboutir à de meilleures décisions que celles des politiques ou des experts.
Nous sommes prisonniers de Churchill et Fukuyama. Le premier en déclarant que ce qu’il appelait la « démocratie » est « le moins pire des systèmes » nous a donné l’illusion que notre système politique, bien qu’imparfait, n’était pas améliorable. Fukuyama, en affirmant que nous étions arrivés à « la fin de l’histoire » avec la « démocratie américaine » comme modèle indépassable a mis fin au débat. Pourtant, c’est loin d’être le cas puisque comme on l’a vu les Grecs nous ont montré qu’on pouvait faire beaucoup plus pour nous approcher de l’idéal démocratique.
Mais rien n’est perdu et je garde le très grand espoir qu'en parlant aux gens et en partageant nos idées, nous pourrons progressivement éveiller une prise de conscience collective.
Propos recueillis le 18 décembre 2023
Site internet de Réinfo Québec
En accord avec l'analyse, les réflexions et les pistes. Seulement, il y a un Absent. Jettons un coup d'œil en arrière 🤔