Ce clair-obscur d’où surgissent les monstres
“Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres”. Antonio Gramsci
Le discernement est un puissant révélateur de l’ombre. En particulier cette opacité froide cachée derrière les apparences bestiales de la barbarie et dont l’hybris n’a d’égale que le cynisme.
Lucidité douloureuse offrant à l’esprit la triste contemplation d’une humanité en proie à ses pires travers. Hommes et femmes incapables d’échapper aux tourments récurrents d’une histoire millénaire.
Territoires irrigués du sang des peuples où les moissons funestes des guerres et des révolutions ne parviennent jamais à contenter les ogres de haine et de cupidité.
Nations de vainqueurs assassinant jusqu’à la mémoire de vaincus dépossédés de tout sauf de leur rancœur.
D’empires en civilisations, d’or en poussière, d’espérances en déchéances, sommes-nous condamnés à errer sans fin dans la boucle obscure de nos limitations ?
Ou sommes-nous prêts à affronter les monstres de Gramsci qui empêchent le passage de l’ancien au nouveau monde ? Ces monstres intimes qui hantent nos cœurs et nos âmes depuis la nuit des temps.
Saurons-nous faire preuve de cette humilité héroïque nécessaire au combat de l’ombre ?
Saurons-nous puiser au-delà de nous pour transformer notre réalité ?
Serons-nous les bâtisseurs ou les fossoyeurs de rêves de nos enfants ?
Belle et riche de sens cette facon de dire les choses ! Merci pour la clarté de vos propos Alain !
Tu as le lyrisme du poète et la ferveur du mystique, cher Alain. Toujours stimulant de te lire.